Echolalie

Fin de journée.

Je me retrouve bloqué à l’intérieur du lycée.

Portail fermé. Il est tard il n’y a plus personne.

Je croise une prof. On se connait de vue.

— pour sortir il faut appuyer sur le bouton d’ouverture situé sous le bureau de l’agent d’accueil et en même temps tirer sur le portail pour l’ouvrir.

Je suis familier avec le bruit de l’électroaimant qui relâche son étreinte. Je sais que le temps est compté, si on agit pas rapidement la porte se verrouille à nouveau.

On se dévisage. J’acquiesce.

— C’est d’accord.

— On ne peut l’ouvrir que si on est deux. L’un appuie sur le bouton pendant que l’autre tire sur le portail.

— D’accord, oui j’ai compris.

Elle me regarde longuement, puis, me tourne le dos, s’en va, sans rien dire, sans m’aider.

Je reste interdit, planté là, entre la loge d’accueil et le portail. Je me repasse la scène mentalement : Il faut être deux.

Je sonde l’espace par dessus mon épaule, à la recherche d’une tierce personne. Quelqu’un qui pourrait remplir le rôle du second. Il faut être deux.

C’est un vide qui reste sans écho.

Je ne compte pas.

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