Marguerite Ida Premsel Sulzbach (1863–1945)
Née le 4 juillet 1863 à Saint-Germain-en-Laye, Marguerite Ida Premsel est la fille du banquier hambourgeois Benjamin Premsel et de Mathilde Salomon. Issue d’une famille de la haute bourgeoisie franco-allemande, elle grandit dans un univers où la culture et la conversation sont des arts majeurs. En 1882, elle épouse Maurice (Sigismond) Sulzbach, banquier d’origine allemande, propriétaire du Château du Grand-Chesnay, à proximité de Versailles.
Le couple anime un salon musical et littéraire, fréquenté par des musiciens, écrivains et mécènes. Florent Schmitt y dédie en 1895 la mélodie Fils de la Vierge (troisième lied de Trois Mélodies, Op. 4, texte de Maurice Ganivet), attestant de l’influence artistique d’Ida. Les Sulzbach accueillent dans leur salon des membres de grandes familles parisiennes telles que les Rothschild, Cahen d’Anvers, Fould, Ephrussi ou Halphen, partageant musique, poésie et discussions littéraires.
Dans la fiction, Ida est aussi une femme autrice et intellectuelle : elle entretient des correspondances avec des amis érudits, lecteurs de grec ancien et latin, passionnés par Homère, Ovide et Pline. Elle échange avec eux sur les textes antiques, commente les poèmes et traduit des passages à son rythme, mêlant inspiration et réflexion philosophique. Ses carnets contiennent des contes et récits.
Marguerite Ida Premsel Sulzbach s’éteint en 1945, laissant l’image d’une femme cultivée, libre et discrète, témoin d’un siècle où les femmes d’esprit furent souvent les architectes invisibles de la vie artistique et intellectuelle.