Autobianchi Abarth

L’eau monte, période de crues intenses, je prends la voiture, on m’a dit pourtant de ne pas la prendre, je n’ai jamais aimé les ordres ni la police ni l’autorité sous toutes ses formes. La pluie battante, je colle la voiture devant moi. Elle donne des à-coups en freinant. C’est aussi une Abarth. Autant je saisis le nom Auto Bianchi autant Abarth me laisse songeur. Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ? Devant moi l’Abarth freine encore l’espace s’illumine de rouge, je ne vois que ça car mes lumières sont cassées ou bien il y a eu un court-circuit à cause de la pluie. Je freine mais ça glisse aquaplaning l’Abarth Auto Bianchi glisse glisse. Je vais emboutir l’autre devant, je ferme les yeux comme par réflexe, désespéré je me saisis du levier du frein à main, je tire, rien, tout se bloque, je pars en glissade, les flots montent si subitement que je pars à contresens dans les torrents de boue et d’eau, je pense que rien ne peut m’arriver car je suis protégé par une carcasse de métal.
Ça va de plus en plus vite. Je pense que je ne vais pas mourir, je me rappelle l’avertissement à la radio ne prenez pas la route. Je vais mourir maintenant, je crois, je n’aurais pas dû acheter italien j’aurais dû prendre une Renault.

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