— Derrière mon oreille il y a une zone érogène.
À cet endroit la peau est inversée.
— Comment ça inversée ?
— Oui à l’envers. Ce qui est sous la peau est dessus, ce qui est dessus est en dessous.
— Si tu mets la langue, ou si tu m’embrasses là, je m’évanouis instantanément de plaisir.
Elle soulève ses long cheveux, penche la tête. Elle me la montre.
La peau est luisante de sang et de lymphe. Une odeur musquée.
J’ouvre la bouche, sors la langue timidement.
Je la rapproche, hésitante, touche la surface très lentement. C’est humide, visqueux. Je sens la chaleur de sa peau, la pulsation des artères. Je sens sa vie. Elle s’anime comme un être vivant palpitant. La plaie me susurre, m’aspire.
Je ne panique pas.
Je me laisse emmener. Mon corps est accroché à la langue, c’est dommage.
La peau vibre, ondule sous les coups de langue. Un souffle s’accélère devient haletant.
Je m’évanouis en premier.
