Une jolie fille dans une nouvelle boite. Elle ne me regarde pas.
Il n’y a pas de hiérarchie. Tout le monde fait tout, tout le monde fait rien.
On me confie la mission de régler des problèmes.
Je ne sais pas à qui m’adresser, je n’ai pas d’ordres clairs.
Je ne sais pas quoi faire, alors je ne fais rien.
Personne ne semble remarquer que je ne fais rien. Ça me laisse le temps pour regarder, observer.
Les gens sont très élégants, je me sens piteux en T-shirt.
Les rangées sont occupées, je ne trouve pas ma place, il y a peu d’ordinateurs.
Je fini par trouver quelqu’un à l’écoute.
Je lui dis que je ne veux plus faire de programmation mais du conseil.
— C’est ce que tu as fait depuis que tu es arrivé ?
Il dessine à la peinture sur un tableau blanc Velleda, un portrait abstrait, en pâte et aux couleurs boueuses. Il appuie sur « envoi » et le tableau part numériquement.
— Ça a l’air de marcher.
— Si tu veux faire du conseil, nous sommes sollicités par la ville d’Arequipa pour régler un problème de voitures qui ne montent plus les côtes. Ils font remonter les voitures en les tractant par des mulets. Le marché des cordes s’envole, il n’y a plus assez de mulets, ni de chevaux, ni de cordes pour monter les voitures. Elles restent en bas des côtes et occasionnent des bouchons monstrueux dans la ville.
Pour le moment la municipalité pense raser les montagnes.
